La pathologie de croissance chez le jeune sportif

La pathologie de croissance chez le jeune sportif

Nous travaillons depuis quelques années en collaboration avec des équipes M11-M15 LS et nous avons actuellement l’expérience nécessaire pour prendre en charge d’une manière efficace et multidisciplinaire les pathologies de croissances.

Ces pathologies de croissances sont appelées ostéochondrose. C’est  une anomalie de l’os et du cartilage.  Dès notre naissance et jusqu’à la fin de la croissance les structures osseuses sont majoritairement constituées de cartilage de croissance. Ce cartilage est un tissu mou qui sera progressivement remplacé par l’os au cours de la croissance, tout d’abord au sein des noyaux d’ossifications puis à l’ensemble de l’os. On connait bien ce phénomène physiologique chez les nouveaux nés avec les fameuses fontanelles.  Cette pathologie se manifeste généralement chez les jeunes sportifs pratiquant des sports à impacts tels que foot ou athlétisme et en pleine croissance (9-14 ans).

L’ostéochondrose est la conséquence de plusieurs facteurs

Tout d’abord un entrainement intensif hebdomadaire chez des jeunes athlètes (plus de 3 entrainements) induit des contraintes mécaniques importantes et répétées via les tendons sur le cartilage de croissance. Il faut savoir que pendant la phase de croissance les tendons viennent s’insérer directement sur le cartilage et non pas sur l’os.  Cette particularité physiologique explique aussi que chez les athlètes jeunes on voit souvent des arrachements de cartilage aux insertions tendineuses suite à un effort de grande intensité.

Ensuite les jeunes athlètes sont plus sensibles à développer ces pathologies en phase de pic de croissance. On le sait, la croissance se fait pas pics répétés et les tissus sont en quelque sorte plus fragiles lors de cette phase de croissance importante.

L’ostéochondrose est une perturbation de la vascularisation du  noyau de croissance, suivie d’une reconstitution du tissu osseux de réparation.

Les localisations au niveau membres inférieurs  sont principalement

  • Talons, maladie de Sever
  • Genoux, maladie d’Osgood Schlatter
  • Hanche, maladie de Perthes
  • Rotules, maladie de Sinding Larsen Johansen

Les localisations dépendent essentiellement de l’âge du jeune athlète et du sport pratiqué. L’évolution est généralement une guérison spontanée en fin de phase de croissance (12-15 ans).

Le tableau clinique peut être divers en fonction du mode évolutif (aigu-subaigu-chronique) et les images diagnostiques (fracture arrachement du cartilage, inflammation du cartilage). Dans le cas d’Osgood schlatter une fragmentation du noyau apophysaire peut-être possible dans le cas d’une évolution défavorable.

Les signes cliniques seront une douleur évolutive et chronique pendant et surtout APRES le sport avec œdème en regard de la zone de surcharge et douleur aigue à la palpation. Si la douleur est aigue et invalidante lors d’un geste sportif à haute intensité il faut penser à un arrachement de cartilage. La prise en charge est tout d’abord un arrêt total de sport, puis un retour au sport contrôlé par le physiothérapeute du sport sans mouvements à haute intensité. Un bilan ostéopathique est bien entendu recommandé ainsi qu’un bilan podologique si nécessaire. Comme d’habitude une collaboration multidisciplinaire est importante pour permettre un repos optimal et une reprise contrôlée du sport.

L’Osgood Schlatter mal traité peut évoluer vers une inflammation chronique à long terme  (plusieurs mois ou années jusque l’âge de 16-17 lors de la fusion épiphyse tibiale et diaphyse). Il est donc important de détecter ces pathologies de surcharge dans un stade précoce. Les séquelles à long terme peuvent être une hypertrophie de la tubérosité tibiale antérieure et dans la plus grave des cas des ossifications intra-tendineuses du tendon rotulien.

En tant que parents de jeunes sportifs que pouvez-vous faire ?

Soyez vigilants aux douleurs situées au talon, genoux et hanches après le sport si votre enfant s’entraine intensivement. Si l’enfant se plaint souvent de la même zone dans le courant d’une même période méfiez-vous et allez consulter son pédiatre ou un médecin du sport pour demander un bilan ou une échographie afin de mettre en évidence ou non une pathologie de surcharge. Consultez un ostéopathe du sport et un physio du sport pour la prise en charge et la rééducation. Parlez-en rapidement avec l’entraineur il vaut mieux arrêter le sport  1 mois que définitivement.

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